QUESTIONS à Yves TASTET
Nous avons pensé qu'une interview du "Patron" du PCF était une bonne idée en cette période électorale.
Il a répondu spontanément à notre sollicitation qu'il en soit ici remercié .
QUESTIONS à :
Yves TASTET PRESIDENT DU POINTER CLUB FRANCAIS
1. Quel bilan tirez-vous de votre mandat ?
Une expérience des plus très enrichissante, difficile aussi parfois, car les adhérents ne se rendent pas toujours bien compte de la mission au quotidien des personnes qui s’impliquent dans cette responsabilité, et aujourd’hui plus qu’hier, car nous avons tous une vie professionnelle de plus en plus exigeante.
2. Si vous êtes réélu aux prochaines élections, briguerez-vous un nouveau mandat à la tête du PCF ?
J’ai longtemps hésité avant de m’engager pour ces nouvelles élections, laissons passer cette nationale d’élevage et nous ferons un point précis des troupes à l’issue de ces deux journées.
3. Certains membres du Comité laissent entendre qu’ils ne souhaitent pas continuer l’aventure, si vous accédez au poste de Président, que leur répondrez-vous ?
Je sais pour le ressentir parfois, que nous faisons tous cela par passion, et qu’il est parfois bien difficile de mener de paire sa vie professionnelle, familiale, et sa passion, qui plus est lorsque l’on se met au service des autres.
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4. Le dossier dysplasie a été une priorité, quels autres changements importants mais moins médiatisés ont été mis en place ces dernières années ?
Nous n’avons pas à nous plaindre notre pointer à très peu de « tares génétiques » en comparaison à d’autres races.
Nous n’avons pas assez de recul par rapport à cette nouvelle disposition et pour preuve certaines personnes m’interrogent encore sur le sujet « Alors il faut toujours que mon chien soit A »
Cela les angoisse….encore, pour de nombreuses personnes encore les radios de la « DCF » est obligatoire pour avoir un pointer confirmé.
Pire encore il y en a qui ont peur d’en parler.
5. Pensez-vous que le pointer est en train de payer actuellement une politique d’élevage qui n’a pas donné les résultats escomptés ?
Comme exprimé dans le paragraphe précédent certaines décisions ont sûrement eues des conséquences néfastes sur l’envie d’élever des pointers, mais sur la race proprement dite, en matière d’élevage le fil conducteur depuis 10 ans est à mon sens celui qu’il fallait adopter, on revoit des pointers de chasse avec des améliorations morphologiques intéressantes.
6. Le pointer fait toujours peur à bon nombre de chasseurs, qu’avez-vous à leur dire ?
Ce n’est pas la qualité du pointer qui a changée, mais plutôt celle du chasseur, de moins en moins de temps pour aller à la chasse, de moins en moins de gibier sauvage et des territoires parfois fermés aux gens de l’extérieur, un manque de chasseurs authentiques pour chasser ce type de gibier.
Un pointer se mérite comme le gibier sauvage, il est sûrement un des chiens qui procure le plus d’émotion artistique, il a un physique exceptionnel « passion, endurance » bien entendu il lui faut le mélange de tout ça, mais il l’a pour la plus grande majorité.
7. Pensez-vous qu’il manque du sang neuf afin de relancer le pointer? Existe-t-il des pistes afin d’amener plus de jeunes à utiliser la race ? Où en est le projet de concours qui serait accolé à la finale des jeunes pointers ?
Juste un exemple, la fédération du Nord Pas de Calais avec qui nous collaborons pour l’organisation de différents concours, à mis en place depuis quelques années d’importants moyens de sensibilisation et d’action sur le petit sédentaire sauvage. Ce travaille est entrain de porter ses fruits de façon remarquable et je leur dis « bravo »Mon premier constat est de voir que dans cette région le pointer est en plein renouveau……voila une conséquence qui a le mérite d’être claire.
La région nord à le mérite d’avoir des gens compétents et ambitieux qui se sont fait élire avec pour objectif le renouveau du petit gibier sédentaire sauvage, il fallait du courage, des acteurs chasseurs gestionnaires et disciplinés, ils y parviennent.
Que l’on soit dans le Sud Est ou le Sud Ouest, nous avons beaucoup d’efforts à faire sur nous même avant de parvenir à mettre en place un tel projet.
Pourquoi.. ? C’est tout simple nos fédérations et nos chasseurs se sont tous tournés vers la chasse au gros gibier.
On ne peut pas faire autrement que de lier l’avenir de nos races de chien d’arrêt…à la chasse et au gibier.
Pour le projet d’un « concours pour jeune pointer » accolé à notre finale des jeunes, 2013 en sera la première édition
J’entends beaucoup de personnes s’exprimer sur ce sujet, hélas peu viennent me tendre la main pour la mise en place de cette épreuve, qui comporte des contraintes très importantes.
Il lui faut une proximité géographique avec notre finale, du gibier sauvage à pourchasser à une période difficile « chaleur » avec des jeunes chiens dans une végétation par endroits après la moisson dans d’autres avec des céréales encore sur pied, autant vous dire avec beaucoup de difficultés.
8. Lors du tan, les amateurs sélectionnés sont invités à participer à la finale des jeunes. Ceux qui font l’effort du déplacement, sont tenus de payer un engagement ! Pour une mise l’étrier de cette trentaine d’amateurs qui découvrent l’ambiance d’un concours souvent pour la première fois, le Club ne pourrait-il pas prendre en charge cette dépense ?
Nous avons essayé de rendre cet engagement « gratuit » cela ne rendra pas cette épreuve plus attrayante pour autant, de plus ce sont des organisations qui coûtent de plus en plus cher…et notre club à de plus en plus de mal à en supporter les dépenses.
Nous sommes fier de l’engouement que suscite nos épreuves de jeunes, elles ont acquis une telle reconnaissance, quelles ont un peu tendance à devenir une finalité, pire le simple fait d’être sélectionné pour la finale devient « un fait d’arme » et nous en arrivons à une situation, ou les gens ne se déplacent plus pour la finale.
Là je dis non…cette épreuve est un vraie laboratoire pour les futurs grands chiens.
9. Que pensez-vous de la communication actuelle du Club en général (Comité, Internet, revue, Tan région, délégués...) ?
Avant d’en dire un mot, je suis souvent attaqué tout de moins des amis me le rapporte sur certains « forums ou réseaux sociaux » je m’en fous comme de ma première chemise.
Autrefois les gens critiquaient autour du comptoir du café du commerce, ou bien par courrier manuscrit; maintenant c’est derrière un écran. Ca m’amuse quelle expérience ont leurs auteurs de la gestion d’un club ? De l’élevage ? Du dressage ? De la présentation d’un chien ?
Les « il y a qu’a » « faut que » sont souvent des individualistes…cérébraux.
Il y aura pour le prochain comité encore un gros travail afin d’optimiser tout cela.
10. Manque de pointers dans les concours, manque de juges et d’experts…d’après-vous, à quoi et due cette érosion ? avez-vous une solution pour inverser la tendance ?
Pour les pointers même s’ils sont pas nombreux, ils gagnent et c’est là l’essentiel.
Oui plus d’amateurs dans les disciplines à leur portée, comme les concours de « bécasse et de bécassine »
L’envie est parfois là…les moyens financiers pas forcément…il y a bien d’autres priorités aujourd’hui pour une famille.
11. En quête de chasse ainsi qu’en grande quête, des setters occupent le haut du tableau ? Que pensez- vous de cette suprématie ?
Quelle suprématie.. ? le nombre…oui
19 pointers en moyenne sur tous les concours de printemps, avec je dirais 3 amateurs en moyenne.
Un open de France de Quête de Chasse, un Boulleaume juste les deux épreuves les plus prestigieuses.
12. Certains dresseurs et propriétaires font des efforts pour être présents lors de grandes compétitions nationales et surtout hors de nos frontières, le nombre de juges « siglés » pointer est quasi inexistant, quelle est la cause d’une telle absence ?
Tout d’abord bravo et merci aux propriétaires et dresseurs qui font beaucoup de sacrifices pour être présent dans ces compétitions.
Pour le reste c’est notre mode de vie et nos contraintes quotidiennes qui font que nous ayons peu de gens qui ont à la fois les moyens financiers et le temps de se lancer dans un tel challenge.
Et la dessus tous les exemples concordent.
13. Pouvez-vous expliquer comment sont faites les sélections pour les divers Championnats d’Europe et du monde. Pourquoi bien souvent cela ne correspond pas aux règles et prévisions énoncées sur le site ou dans la revue ?
Contrairement aux idées véhiculées, les sélections sont en phases avec les contraintes des pays et du type de gibier que nous allons rencontrer.
Pour exemple cette année au printemps.
N’ont représenté le Pointer Club que des chiens qui se sont classés dans le pays et sur le gibier retenu « la perdrix grise » pour toutes les épreuves dites de printemps avec une exception faite à l’Espagne sur décision de la FCI.
Une seule exception Countach…seule chienne n’ayant pas participé aux concours précédents, et ayant la responsabilité de la sélection de la quête de chasse, j’ai pris mes responsabilités.
Elle avait d’ailleurs en 2 concours en Espagne fait un 1er Ex et une RCACIT…avec en plus un palmarès sur gibier naturel élogieux.
14. La chasse aux gros gibiers prend de plus en plus d’importance. Un glissement des chasseurs aux chiens d’arrêts vers ce genre de chasse, est depuis des années une évidence ! Pensez-vous qu’une mobilisation de tous les clubs de race de chiens d’arrêt ne serait pas souhaitable pour l’avenir de notre chasse et celle de nos chiens?
Je me suis exprimé plus haut sur le sujet, ce que fait le pointer avec une fédération en particulier est à essayer de dupliqué par tous et partout, une fédération qui souhaite montrer son investissement sur le petit gibier ne peut que collaborer à une telle initiative, il faut simplement cibler les personnes les plus investies et faire preuve d’un peu d’opiniâtreté…comme à la chasse d’ailleurs.
15. Les Nationales d’élevage sont assez rares dans la moitié nord de notre pays, pourquoi selon vous?
De mémoire de membre de ce club il y en a eu quelqu’une tout de même (l’Orne, La Bretagne, Le Loiret)
16. Etant très souvent sur le terrain en tant que juge ou concurrent, vous n’êtes pas sans savoir que les difficultés rencontrées par les amateurs qui préparent leurs chiens en vue d’une carrière de Field et avec l’espoir de les présenter au plus haut niveau, sont souvent les faire-valoir et les bouche-trous de la compétition! (malgré les bonnes paroles des présidents de CUNCA, ADP, de Clubs et des organisateurs…)
Ne pensez-vous pas que nous nous dirigeons vers une cynophilie exclusivement “professionnelle”, ou la sélection des chiens pour l’amélioration des races deviendrait rapidement la sélection par l’argent? Comment à ce jour, un amateur peut-il encore lutter à armes égales?
Très sincèrement et avec tout de même une expérience qui ne date pas d’hier mais depuis 1980 de manière assidue, cela devient très difficile notamment pour les concours de printemps.
Souvent les territoires avec le gibier sont loin de nos bases (le Pas de Calais, la Champagne, l’Andalousie, la Grèce) un investissement financier important, une capacité à avoir beaucoup de temps libre tout aussi important …un rêve quasi inaccessible.
Reste comme dit précédemment la Bécasse la Bécassine, et aujourd’hui le nouveau Championnat de Gibier Naturelle…il devrait servir de trait d’union avec les fédérations qui font des efforts, et en partie grâce au choix du Gibier (Faisans et perdreaux rouge et gris).
La cynophilie professionnelle vient jouer à un jeu exclusivement fait par des amateurs, pour des amateurs, avec des règles établies par eux, qui restent à ce jour les seuls pourvoyeurs de chiens présentés dans les concours.
Merci Président et en conclusion, un dernier mot:
En temps que représentant de notre race au sein de la commission d’utilisation, qui a pour mission essentielle de gérer et de faire évoluer notre cynophilie des « chiens d’arrêts » je dois dire que la aussi notre investissement fût permanent.
Evolution du règlement des Field Trials…validation pour 5 ans
Modification des Titres de Champion…Chiens Britanniques
Pour la Grande Quête…comptabilisation d’un CAC obtenu à l’étranger pour le titre de CH
Modification du titre de Trialer (avec la prise en compte d’une récompense à l’étranger)
Mise en place du nouveau Cht de Gibier Naturel. L’avenir de notre race passe par l’évolution de la chasse et notre mode de vie, le pointer à tous les atouts dans ses caractéristiques pour rester le compagnon idéal au quotidien à la chasse sportive, pour des chasseurs ambitieux d’esthétisme et d’efficacité.